Avec ses images crues, et ses univers polymorphes, Jeff est un touche à tout qui aime provoquer une réaction. rencontre avec ce photographe inclassable.

– Comment as tu commencé la photo ?

J’ai commencé la photographie argentique en en 1997 avec Frédéric Bitter, amateur d’images d’architecture by night ! Il m’a confié son appareil quelques jours et j’ai commencé à prendre des clichés dans la rue à la manière des « humanistes » (Édouard Boubat, Ronis…) ce qui m’a conduit à ma première expo « tronches de vie » en 1999 accompagné du premier prix national « Mercurey » (FFP)

– Quelle est ton sujet favoris ?

Mon sujet favori est l’ « Etre » humanisé ! Avec ses passions, ses phobies, ses plaisirs. Que ça soit en studio ou dans la rue, que le shooting soit préparé ou non, ce qui m’anime réellement est de croiser le rayon de lumière qui habite les véritables fous de milliers de mondes.

– Tu semble être assez BDSM, c’est to mode de vie ou c’est uniquement pour la photo ?

Il y a quelques pratiques sur lesquelles je me suis penché comme le shibari (apprentissage en 2011 avec Philippe Boxis) ou le fireplay pour mes spectacles. Un léger brin de sadisme détecté et du plaisir à préparer, organiser, dominer son univers… Mais pas assez pour le positionner comme mode de vie. J’apprécie aussi le latex sur mes shootings (de l’univers de Matsumoto à celui de Tarantino). En comparaison avec le cinéma, je crois surtout que le BDSM est un genre que j’affectionne au même titre que le « steampunk », le « vintage », le « circus », le « cabaret »… J’essaye de vivre en « Mosaïque » sans étiquette !

– Que cherche tu à exprimer dans tes photos ?

Dans mes photos, la seule chose qui m’importe (même si j’aime provoquer, voir choquer) est de transformer l’image en véhicule émotionnel ou intellectuel. Il faut qu’elle fasse peur, excite, fasse rire, pleurer… ou plus difficile, il faut qu’elle interroge…

– Que représente PLAYBOY pour toi ?

Playboy pour moi symbolise la réussite progressive grâce à des idées percutantes, piquantes et novatrices. Une véritable « success story » à l’américaine qui a su naître à la bonne époque, un mag qui s’est imposé et a perduré ! C’est aussi pour cela que j’ai voulu créer une photo spécialement pour playboy en cachant ce « lapin », clin d’oeil aux couvertures d’Antan !

Florian Hodbert