Guillaume Poncelet couche ses états d’âme sur ses 88 touches et nous régale avec son album « Durango ». Un journal intime qui flirte entre Keith Jarrett et Yann Tiersen, ouvrant de superbes perspectives sonores acoustiques à l’heure du tout numérique.

Quel est votre cursus ?

J’ai étudié la trompette et la théorie musicale au conservatoire de Grenoble, ma ville natale. Mon apprentissage au piano a été autodidacte. Plus tard, j’ai intégré le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, département jazz, mais n’y suis resté qu’un an. Ma passion m’a conduit vers la scène, le studio et l’écriture. Notamment médiocre au lycée, mon seul diplôme est le baccalauréat.

Que ressentez-vous en présence d’un piano ?

Le piano me transporte, me permettant d’oublier le reste. Même sur un instrument étranger, je me sens chez moi. Mon morceau « Haven » exprime ce sentiment d’oubli, créant une bulle protectrice.

Avez-vous déjà détesté un piano, ou avez-vous toujours trouvé de l’intérêt dans cet instrument ?

Certains pianos capricieux, se désaccordant rapidement ou sonnant « durs », peuvent être difficiles. Malgré cela, je préfère toujours un mauvais piano à son équivalent numérique. La quête du piano idéal, une recherche sans fin, persiste.

Votre album semble vous être très personnel, que vouliez-vous nous dire avec ses 88 touches ?

Cet album représente mon journal intime, ma thérapie. Il narre ma vie et mes émotions avec pudeur, dépourvu de paroles et parfois de titres explicites. Mon combat intérieur est celui de la légitimité, cherchant à me sentir à ma place, utile à mes proches tout en restant fidèle à ma nature solitaire.

Avec quelles boissons recommandez-vous d’écouter votre album ?

La musique instrumentale permet à l’auditeur de puiser librement dans son imagination. Bien que cet album ait été composé sous l’influence de l’eau plate, chacun est libre d’accompagner son écoute comme bon lui semble.

J’ai trouvé que votre album était un parfait mélange entre le travail de Keith Jarrett et celui de Yann Tiersen, qu’en pensez-vous personnellement ?

C’est touchant, car Keith Jarrett et Yann Tiersen ont indéniablement influencé mon travail. Mon premier coup de cœur musical fut l’album emblématique du Köln Concert de Keith Jarrett. Yann Tiersen, avec sa puissance évocatrice, offre une sonorité européenne à laquelle je suis attaché. Des artistes comme Philip Glass ou Erik Satie semblent également marquer son travail, comme le montre son dernier album « Kerber (Solo Piano) », que j’apprécie particulièrement.

Hodbert Florian