Ce n’est pas un cliché très estival, mais c’est ça qui est bien, parce que Clémence Audiard n’est pas n’importe qui. Cette beauté froide venue de l’est s’est fait un nom, bien français celui-ci, qui fait frémir et qui a donné plus que chaud à des milliers d’hommes depuis des années. Elle ose faire un pas de côté pour rejoindre la famille Playboy et on l’accueille avec grand plaisir avec cette digital cover. Découvrez ce shooting organisé spécialement pour nous et ses réponses à nos questions : 

Playboy France : Peux-tu nous dire qui tu es ?

Je m’appelle Clémence Audiard. J’ai 32 ans, je suis née en Russie et j’ai posé mes valises en France il y a maintenant onze ans. J’ai longtemps été fascinée par la beauté, la sensualité et le pouvoir d’attraction des femmes. Aujourd’hui, je suis actrice pour adultes, mais au-delà de cette étiquette une femme libre, passionnée par l’image, la mise en scène, la mode, et tout ce qui touche à l’expression du désir. Dans la vie, je suis très curieuse. J’adore voyager, découvrir de nouveaux lieux, goûter de nouvelles saveurs. J’aime les belles choses, les émotions fortes, les aventures humaines. Je suis aussi très proche de la nature, et paradoxalement, je me sens chez moi dans les grandes capitales. J’aime les contrastes, la douceur comme l’intensité. Et surtout, j’aime créer.

Comment es-tu entrée dans le mannequinat érotique ou sensuel ?

C’est une histoire de hasard… et de destin. À l’époque, j’avais perdu mon travail. Et dans cette période de transition, j’ai rencontré mon partenaire avec qui j’étais à ce moment-là. C’est lui qui m’a parlé des plateformes de contenus. Ensemble, on a fait quelques shootings, on a monté une plateforme sérieuse, professionnelle. Et c’est ainsi qu’est née Clémence, mon personnage. Un personnage, mais aussi une nouvelle version de moi-même. J’ai commencé à travailler à plein temps, à construire ma communauté, à développer mon univers. Très vite, j’ai compris que mon corps pouvait devenir un langage, un outil d’expression. Et j’ai eu envie d’aller plus loin. Pas seulement pour plaire, mais pour provoquer une émotion, capturer quelque chose de plus intime, de plus fort. Un an plus tard, mon Instagram avait tellement grandi que j’ai été repérée par plusieurs productions. Et c’est Marc Dorcel qui m’a donné ma première chance professionnelle. C’est avec eux que j’ai tourné mon tout premier film. Une vraie révélation. Depuis, je n’ai jamais arrêté. L’érotisme, pour moi, n’est pas un genre à part — c’est une forme d’art. Et je voulais faire partie de celles qui le revendiquent avec élégance.

Que ressens-tu à propos de la sexualité et de ton propre corps ?

C’est un chemin. Avant de faire ce métier, j’étais pleine de complexes. Je me sentais souvent mal dans ma peau. Je me jugeais tout le temps, je voulais ressembler à cette femme idéale que j’avais en tête : plus grande, plus mince, avec une poitrine plus généreuse. Je ne me sentais pas assez féminine, pas assez désirable. Mais ce métier m’a réconciliée avec moi-même. Grâce à Clémence, grâce aux regards bienveillants de mes fans, grâce à mes collègues, j’ai appris à aimer mon corps, tel qu’il est. À le voir comme un outil d’expression, de liberté. Aujourd’hui, ma sexualité est une force. C’est une énergie créative. Une forme de pouvoir personnel. Et j’ai envie de le revendiquer. Je crois profondément que la sexualité, quand elle est choisie et assumée, est une forme de connaissance de soi. Et aussi un acte féministe. Parce qu’une femme qui s’aime dérange encore. Et moi, j’ai choisi d’être cette femme-là. Aujourd’hui, je suis fière de mon corps, de ma sexualité, de cette force que j’ai trouvée en moi.

Pourquoi as-tu voulu devenir membre de la famille Playboy ?

Parce que Playboy, ce n’est pas juste un magazine. C’est un symbole. Une icône mondiale de liberté, de beauté, d’audace. Une vision de la femme qui est à la fois sensuelle, élégante et fière d’elle-même. Être une Playmate, pour moi, ce n’est pas seulement poser nue. C’est incarner une certaine idée de la femme moderne : puissante, libre, consciente de sa valeur. C’est incarner cette idée que l’on peut être désirable, intelligente, cultivée, forte… tout à la fois. C’est aussi une manière de dire merci à toutes celles qui ont ouvert la voie avant moi, et de prendre ma place dans cette lignée. D’y apporter ma touche personnelle : un mélange de féminité russe et de chic parisien, de mystère et d’audace.

Quelles sont tes inspirations dans l’art et dans la vie ?

J’ai grandi avec les films de Tarkovski et les portraits puissants de Helmut Newton. Cette esthétique entre mystère, sensualité et profondeur m’a marquée très jeune. J’ai toujours été fascinée par les femmes qui assument leur féminité avec intensité, comme Monica Bellucci, Isabelle Adjani ou Dita Von Teese — elles incarnent une sensualité forte, jamais réduite à un simple regard masculin. Dans la vie, je suis guidée par les femmes libres, créatives, ambitieuses. Celles qui n’ont pas peur de déranger, de sortir du cadre, de s’imposer telles qu’elles sont. L’inspiration me vient autant d’un parfum bien choisi que d’un silence habité, d’un tableau ou d’un moment volé à la lumière. Parmi les figures qui m’ont le plus influencée, il y a Clara Morgane. C’est une référence pour moi depuis mes débuts : elle a su bâtir un véritable empire autour de son image, avec intelligence, naturel et élégance, sans jamais trahir ses valeurs. Elle prouve qu’on peut être désirée, respectée et crédible dans le business. C’est exactement ce que j’aspire à devenir. Je suis aussi admirative de femmes comme Jessie Andrews, qui a su faire une transition brillante vers la mode et le design, tout en gardant un regard très pointu sur l’esthétique et le branding. Ou encore Mia Khalifa, dont le parcours est complexe mais extrêmement fort : elle a repris le contrôle de son image, s’impose aujourd’hui comme une voix importante, engagée, sans se renier. J’aime ces trajectoires de femmes qui transforment leur histoire en puissance. C’est exactement ce que je veux faire. Elles sont la preuve qu’on peut venir du X et aller bien au-delà.

As-tu d’autres projets en parallèle ?

Oui, je développe plusieurs projets dans l’audiovisuel, y compris des formats plus mainstream. Je veux montrer que l’on peut venir du cinéma pour adultes et réussir ailleurs, à sa manière. Je travaille aussi sur des collaborations avec des créateurs, des marques, des artistes. Mon univers ne se limite pas à l’érotisme : il s’étend à la mode, à l’art, à la parole des femmes. Je veux briser les clichés. Trop souvent, on pense que les actrices porno ne sont pas crédibles, qu’on ne peut pas leur faire confiance, qu’elles n’ont pas leur place dans les médias grand public. Moi, je suis la preuve que c’est faux. Les femmes de notre milieu sont intelligentes, sensibles, ambitieuses. On peut très bien travailler avec des grandes marques, monter les marches à Cannes, et incarner la modernité. Si j’y arrive, alors j’aurai gagné. Car je crois profondément que la femme peut tout faire. Pour moi, ce serait une vraie manifestation de liberté, de féminité et de beauté.

Quels sont tes rêves aujourd’hui ?

Être dans Playboy France, c’est déjà un rêve qui se réalise. C’est une forme de reconnaissance, un symbole fort, surtout pour une femme qui assume son corps, sa voix, son chemin. Mais ce n’est qu’une étape. Je ressens une envie profonde d’aller plus loin, de dépasser les frontières – géographiques comme artistiques. J’ai envie de tourner aux États-Unis, de me confronter à d’autres univers, d’autres énergies. Là-bas, tout semble possible, et cette liberté créative me parle. Mais au-delà de la scène ou de la caméra, je veux créer mes propres projets, qu’il s’agisse de films, de documentaires, d’initiatives artistiques ou de collaborations inattendues. Ce qui m’anime, c’est le pouvoir de raconter des histoires, celles qui comptent, qui remuent, qui laissent une trace. Des histoires qui donnent de la place à l’audace, à la vulnérabilité, à la vérité. Et surtout, plus que tout, je veux continuer à être libre. Libre d’évoluer, d’expérimenter, de déranger même, si c’est nécessaire. Libre d’exister en dehors des cases. Cette liberté, je ne la prends pas pour acquise – je la défends chaque jour. Elle est le fil rouge de mon parcours. Aujourd’hui, je suis cette femme que j’ai longtemps cherchée. J’ai appris à l’aimer, à l’écouter, à la faire exister pleinement. Cette femme, c’est Clémence. Et je suis prête à aller là où elle a toujours rêvé d’être.

Photos : Yves Kortum