Nous sommes très fier d’accueillir Shelbie Dimond dans les rangs de nos playmates adorées mais plus fiers encore de vous faire découvrir son art et son grand talent ! Sa photographie mélancolique, diffuse, profonde, osée, est aussi splendide que fine et la personnalité de Shelbie, pleine de malice et de courage, est absolument dans la ligne Playboy. N’hésitez pas à la suivre et à surveiller la sortie de son ouvrage photo « Peep Show » ! Interview :

Playboy : Que dirais-tu à un inconnu intéressé par toi et ton travail pour le décrire de la meilleure manière possible ?

Shelbie Dimond : Je lui dirais que mon travail est un exercice de défiance pour niquer le patriarcat et une récupération de mon propre corps et de ma sexualité féminine. En tant qu’ex-témoin de Jéhovah, les thèmes de mon travail gravitent largement autour de ce passé. J’utilise des techniques analogiques pour évoquer la beauté de la nostalgie, du malaise, de la folie et de l’acceptation.

Te sens-tu connectée à d’autres artistes (inspirations, etc.), et si oui, lesquels ?

Quelques-uns de mes artistes préférés (toutes disciplines confondues), ceux qui m’inspirent, sont : Joel Peter Witkin, Gilles Berquet, Cindy Sherman, Eminem, Dita Von Teese, Michaela Stark, Mia Goth et David Lynch.

Tu es photographe mais aussi modèle et actrice : quelles sont les différences pour toi entre ces disciplines et que préfères-tu ?   

Honnêtement, pour moi, il y a très peu de différences. Je suis moi-même tout en jouant également un rôle quand je m’exprime dans chaque médium. Si je devais choisir ce que je préfère, ce serait probablement mon travail de photographe d’autoportraits. J’ai un contrôle total lorsque je réalise des autoportraits et c’est généralement un exercice très intime. J’ai rarement une image spécifique en tête lorsque je commence une séance d’autoportraits – je prépare généralement la scène et me place devant l’objectif. Ce qui advient alors est ce qui devait en ressortir.

Il y a une ambiance rétro dans ton travail et quelque chose de très nostalgique : comment parviens-tu à obtenir cela ?

Mon style quotidien personnel est fortement inspiré des femmes fatales des années 1930/1940 et une grande partie de ma garde-robe est composée de pièces authentiquement vintages de ces époques. Je coiffe également mes cheveux à la façon de Veronica Lake et d’autres stars du Old Hollywood. Je photographie également à 100% en analogique : mon équipement principal se compose d’un Hasselblad 500cm et d’un Polaroid 680, et je développe mes photos à la main dans une chambre noire humide.

Tu sembles très à l’aise avec la sexualité ou ton propre corps : est-ce une partie importante de ton processus créatif et de ta vie ?

Mon art imite ma vie. Finalement, je cherche à être la plus sincère possible. Dans ce monde de filtres, je crève pour un peu de sincérité. Venant d’une enfance dans une secte fondée sur le fondamentalisme chrétien, la sexualité féminine était presque présentée comme un péché en soi. On m’a appris que c’était mon « devoir » en tant qu’épouse de servir « le chef du foyer » – le mari. Le plaisir féminin était secondaire, voire inexistant. La fellation est interdite, même pour les couples mariés. On ne pouvait même pas envisager d’être ouvertement queer ! Il m’a fallu des années pour explorer ces parties de moi-même. Ce n’est qu’en 2013 que j’ai pris mon premier autoportrait nu, et ce n’est qu’en 2015 que j’ai fait mon coming out en tant que bisexuelle. Maintenant, je m’amuse beaucoup à explorer ces aspects de ma vie, tant dans la réalité que dans ma photographie. Le principal projet  sur lequel j’ai trvaillé en 2023 sera publié sous la forme d’un livre photo en édition limitée intitulé « Peep Show ». Il s’agit d’un livre d’histoires érotiques photographiées exclusivement sur film Polaroid et mettant en scène des autoportraits mais des modèles telles que Stoya, LeoLulu, Skye Blue, Dominatrix Iris et d’autres…